Mon medium : la peinture

Depuis plus de 20 ans j’utilise l’art-thérapie au sein de groupes, ateliers…

Mon médium principal : la peinture, sur divers supports (papier, masques…) en incorporant toutes sortes de matières.

L’art-thérapie apparaît souvent comme un outil permettant d’accéder à ses sentiments et à ses émotions refoulés parce qu’elle utilise une stratégie de détour, « une ruse qui permet de contourner les résistances au changement », explique le Dr Jean-Pierre Klein (L’Art-thérapie, Puf, collection Que sais-je, 1997). La méthode se révèle très bénéfique pour les personnes éprouvant des difficultés à fouiller leur problématique par la parole ou qui, au contraire, parlent facilement d’eux sans jamais progresser.

L’art-thérapie se sert de la création artistique (peinture, théâtre, danse, collage, modelage, photographie, marionnettes) pour développer / exprimer un langage symbolique donnant accès à ses sentiments enfouis au niveau inconscient pour pouvoir ensuite les intégrer. « Le but, selon Jean-Pierre Klein, est de partir, dans le cadre d’un processus créatif, de ses douleurs, de ses violences, de ses contradictions pour en faire le matériau d’un cheminement personnel. Du pire naît ainsi une construction, une production qui tend vers l’art »… « D’un seul coup, le sens de leur production s’impose, poursuit Jean-Pierre Klein. C’est comme si une évidence longtemps secrète leur sautait aux yeux. » Cela peut être un souvenir oublié, une émotion longtemps refoulée, une association particulière d’idées… L’art-thérapeute a, dès lors, une fonction d’écoute pour soutenir la prise de conscience au même titre qu’un thérapeute classique. Cependant, certaines personnes poursuivent leur thérapie sans qu’aucune surprise n’intervienne, et cela ne signifie nullement que la thérapie n’évolue pas. Dans tous les cas, les fins de séances donnent lieu à un échange verbal entre le praticien et son patient. Après avoir achevé sa production, ce dernier est ainsi invité à parler de ce qu’il a ressenti durant la création, de ce que celle-ci lui suggère. Pour ce, l’art-thérapeute peut soutenir la réflexion en posant des questions toujours extrêmement larges pour ne pas orienter les propos du patient. Chacun doit pouvoir, en effet, poursuivre son cheminement à son rythme, sans être brusqué par des révélations qu’il n’est pas prêt à entendre.

Prenons l’exemple de la peinture, la matière la plus fréquemment utilisée en consultation et celle que j’utilise moi-même : « Le premier rôle de l’art-thérapeute est de favoriser la créativité chez le patient qui, face à la feuille blanche, commence souvent par dire qu’il ne sait pas dessiner, explique Ariane Walker, art-thérapeute et artiste peintre. J’explique donc qu’il s’agit, avec les pinceaux et les tubes de couleur, de se laisser aller, de laisser faire sa main sans mobiliser son cerveau. » Pour contourner les résistances, certains thérapeutes proposent un thème : par exemple, les “quatre éléments”, le “labyrinthe”, la “signature”, “l’arc-en-ciel”… Et plus rares sont ceux qui donnent un modèle à imiter.

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