I – Introduction
Nous pouvons définir la violence comme une conduite qui vise à contraindre une personne à penser, à agir, ou à se comporter d’une certaine manière, à subir une expérience qu’elle n’a pas choisie( définition proposée par Igor Reitzman-Longuement subir puis détruire-Edts Dissonances).. C’est une conduite qui a pour effet de chosifier l’autre, d’en faire un instrument, de le nier en tant que personne . Nous nous posons de nombreuses questions: existe-t-il un ou plusieurs déterminateurs communs à la violence ? la violence est-elle en l’homme comme une pulsion de mort? Est-ce une fatalité? L’homme est-il en train d’expier sans fin un péché originel? Ces questions sont importantes et nous avons raison de nous engager dans la recherche de réponses et de solutions.
Mais lorsqu’il s’agit de la souffrance des bébés et des enfants, l’inventaire des offenses et la description des symptômes ne suffit plus car la clinique nous montre que plus les violences s’appliquent à des enfants jeunes et plus les effets sont dévastateurs. Il s’agit alors de comprendre les liens qui s’établissent très tôt entre les sensations ressenties par les petits et les conséquences sur leur développement psychique . Nous ne devons plus continuer à battre les enfants, à les opérer sans anesthésie, à penser que toutes ces douleurs s’oublient, à traiter le corps de l’enfant comme un trou noir dans lequel les sensations disparaitraient sans laisser de traces. Toutes nos sensations précoces ont participé à notre organisation psychique et lorsqu’elles ont dépassé un certain seuil d’intensité nous en avons gardé des traces corporelles et des manifestations affectives qui ont conditionné notre développement. Les violences peuvent donc s’apparenter à des abus sensoriels que nous avons vécu sans pouvoir en intégrer les dimensions d’une manière bénéfique et économique. On parle d’abus lorsque la stimulation que subit l’enfant est inappropriée à son âge, à son niveau de développement psychosexuel et contre sa volonté . Du latin abusus , mauvais usage , puis dans le sens de “tromper” , l’abus sensoriel détourne donc l’enfant de son développement optimal.
II – Le développement optimal
L’enfant peut être abusé par des stimulations trop fortes affectant toute sa sphère sensorielle: sa vue, son ouïe, son odorat, son goût, son tact et sa proprioceptivité ou sens moteur. Il peut également vivre des manques qui vont entraîner des ressentis internes intenses et très douloureux: avoir faim, soif, être abandonné, être nié dans sa personne, ne jamais être écouté ni entendu, être humilié. Les abus sensoriels sont donc la conséquence directe d’un trop “fort” ou d’un trop “peu”.
Si l’adulte a la faculté de se défendre et de se protéger des surstimulations quotidiennes, le bébé et l’enfant en sont incapables. Dès la naissance , le nourrisson possède de nombreuses capacités d’orientation vers autrui, de réponses aux différents stimuli mais il n’est pour autant un adulte en miniature car les structures de son organisme ne sont pas encore achevées. Son cerveau a 25% de son poids définitif à la naissance, ses cellules nerveuses ne sont pas très nombreuses, elles conduisent mal les influx nerveux, il n’a pas encore de circuits nerveux qui gèrent et inhibent les stimulations trop fortes. Il est donc à la fois plus sensible qu’un adulte et terriblement moins bien protégé. Nous comprenons alors que le bébé se retrouve très facilement en état de stress et de souffrance. Il aura par conséquent besoin de son parent pour le protéger, pour le consoler, pour le détendre, pour le satisfaire dans ses besoins physiologiques et psychologiques, pour lui éviter toute stimulation excessive.
Mais il est évident que l’enfant ne peut pas échapper à toutes les perceptions fortes, aux bruits inattendus, aux défaillances parentales, aux problèmes organiques , à la réalité. Aussi, même s’il ne peut pas contrecarrer ou adoucir certaines sensations, son immaturité neurologique lui offre un système de protection inné, très archaïque, basé sur la tension réflexe de ses muscles. En naissant, tout bébé bien portant a un tonus fort des bras et des jambes et un tonus faible des muscles du dos. Il est enroulé en avant dans la position foetale. Lorsqu’il éprouve une sensation désagréable , douleur de la faim, bruit trop fort, piqûre, mal de ventre, besoin d’attention non satisfait, d’une manière réactive la tension des membres augmente et le bébé s’enroule davantage en avant vers son centre comme un hérisson. Il se protège, fait plus dur que dur, se rassemble , se concentre, se met en boule. Nous gardons ce réflexe primaire d’enroulement protecteur toute notre vie.
Pendant ce moment de durcissement corporel, l’enfant éprouve des sensations douloureuses, des sentiments désagréables qui peuvent aller du malaise à l’angoisse et il se vit en présence d’un “autre” méchant, qui lui fait mal et qui ne l’aime pas. Il est dans un durcissement psychique. Mais dès qu’il reçoit le lait chaud, dès qu’il est consolé dans les bras de son parent, il se détend , son corps s’ouvre, ses sentiments sont empreints de douceur et de plaisir et il est en présence d’une bonne mère tendre et chaude. Ces premières sensations et représentations d’autrui participent à la construction de son identité , car si dans la crispation l’enfant se sent mal-aimé et indigne , dans les moments de détente et de plaisir il se sent majestueux et aimable.
L’enfant passe inévitablement par des moments de tension et de détente, par des sentiments de plaisir et de déplaisir, par des images de fées et de sorcières. Dans une relation satisfaisante, aidé par des parents attentifs et protecteurs, le bébé s’organise dans un rythme entre tensions et détentes. Confiant, sécurisé par une ambiance émotionnelle stable, il peut tolérer les mauvaises sensations et le plus souvent les intégrer. Progressivement, au fur et à mesure des expériences, l’enfant vit des états de détente et de tension intermédiaires différents, plus variés, plus précis.
Lorsque les parents respectent l’enfant dans son immaturité neuromotrice, lorsqu’ils lui accordent des impuissances et lui reconnaissent des compétences , lorsqu’ils le considèrent comme une personne à part entière, lorsqu’ils ne le frappent pas, le développement de l’enfant se fait dans le sens d’un rassemblement et d’une harmonisation à tous les niveaux d’organisation : la tonicité des muscles s’équilibre vers le sixième mois et permet les premières coordinations des mouvements, l’enfant prend conscience que la “méchante ” maman et la “gentille” maman sont une seule et même personne , les sentiments contraires cohabitent. Il devient ambivalent et capable de contenir des affects opposés. Il accepte d’élaborer l’absence de l’autre comme un départ qui se répare. Il gère les frustrations et s’établit dans un rythme optimiste ” après la pluie le beau temps”.
L’enfant enveloppé par l’attention et l’affection de ses parents se construit une enveloppe autonome qui contient toute sa vie psychique et sa vie corporelle. Il se différencie, établit son identité et s’organise de manière plus complexe. Il deviendra un adulte singulier, gérant le mieux possible ses conflits affectifs, capable de s’émouvoir et de parler de ses sentiments, empathique et conscient.
L’être humain a donc besoin pour se construire de manière équilibrée, de ne pas vivre trop de stimulations violentes et d’expérimenter une alternance entre sensations dures et sensations douces.
III – Les conséquences des abus sensoriels précoces
Mais que vit un bébé de six mois que l’on masturbe pour voir s’il réagit? Que ressent le bébé qui reçoit une fessée pour qu’il s’endorme? Comment un nourrisson secoué, hurlé, plaqué dans son lit se remet-il de ces stimulations? Comment un tout petit ignoré, humilié, rejeté intègre-t-il son corps et le monde externe?
La clinique psychothérapeutique nous montre chaque jour que les violences subies dans l’enfance ont laissé des traces, ont marqué d’une manière indélébile certains esprits, ont contribué très largement à désorganiser l’enfant, à le maintenir dans des systèmes d’inhibition affective et intellectuelle, à l’engager dans des conduites de répétition et de décharges, à le désengager de ses pensées et ses actions.
D’un point de vue psychomoteur, nous pouvons repérer les effets des abus sensoriels précoces au niveau de l’organisation motrice et au niveau de l’organisation affective de l’enfant, tout en sachant que ces deux versants sont constamment en interaction l’un avec l’autre.
Sans pouvoir évoquer tous les signes et symptômes développés par l’enfant hyperstimulé par les abus sensoriels , nous retiendrons trois grandes directions: une crispation interne conjuguée à un défaut de concentration , une fuite devant ce qui est dur alliée à une difficulté d’accéder à la détente et une désorganisation des liens psychomoteurs associée à une mauvaise différenciation entre les niveaux d’organisation.
a – crispation interne et défaut de concentration
L’enroulement est le mouvement fondamental humain car il prépare le redressement et les rotations futures. Lorsque l’enfant hyperstimulé se retrouve en état de stress, par réaction à la sensation douloureuse, sa tonicité augmente d’une manière si forte que les muscles de son dos se contractent et l’enfant se retrouve en arc de cercle postérieur. Les postures naturelles s’inversent . Le bébé tire la tête en arrière , la nuque se casse et il a la bouche ouverte . Il ne se moule plus dans les bras mais se rigidifie. Il ne se calme pas avec autrui mais s’énerve. Il ne digère plus mais régurgite. Tous les mouvements naturels d’intériorisation et de concentration vers soi sont bloqués ou inversés. Le recrutement postérieur du tonus entraîne la contraction des trapèzes, aussi les deux mains ne peuvent plus se joindre sur le devant du corps dans un mouvement symétrique. L’enfant n’est plus dans le plaisir narcissique de l’enroulement sécurisant : il ne peut plus “prendre son pied”. Crispé, il perd sa capacité à s’enrouler vers son centre.
Les muscles du dos se contractent pour résister à l’étirement (réflexe myotatique).Ils ont tendance à se raccourcir et à se mettre en hypertonicité comme si l’étirement traumatique continuait son action pendant des mois et des années. C’est un myospasme post traumatique persistant. Bon nombre de dorsalgies et de lombalgies d’adultes sont liées à des surstimulations sensorielles précoces notamment liées à des fessées trop fréquentes reçues lorsque l’enfant avait moins de trois ans, âge auquel les organes de coordination et d’équilibre sont encore en voie de développement . D’autre part, le tissu musculaire soumis à des tensions trop fortes et répétitives se densifie. Il devient plus compact, plus résistant et il perd de sa souplesse et de son élasticité. Sa sensibilité se dégrade. Des crampes s’installent. Au niveau de son axe vertébral l’enfant est envahi de tensions douloureuses. Peu de personnes pensent qu’un bébé peut avoir mal au dos. L’enfant abusé sensoriellement réagit en se durcissant. Il se redresse plus tôt que les autres enfants . Il peut être considéré comme un prématuré physique et un prématurité psychique dans la mesure où il y a intrusion trop précoce de la réalité dans son champ psychocorporel .Cette prématurité est souvent entretenue voire souhaitée par l’entourage: il faut dresser l’enfant rapidement, lui apprendre que la vie est dure, qu’il doit être grand très vite . Mais si l’enfant surstimulé, prématuré moteur , gratifie le narcissisme infantile des parents, il aborde la vie avec un sentiment de dépression et d’échec car il n’a pas réussi à obtenir ce dont il avait besoin, la détente, le réconfort, la sécurité. Ses tensions corporelles stagnent là où les mots n’ont pas été mis par les parents. L’enfant insatisfait est dans une crispation tonique et affective.
Au niveau hormonal , les abus sensoriels provoquent la libération d’hormones de stress comme le cortisol qui prédispose aux dépressions. Une autre hormone, la somatostatine, est libérée par le pancréas en réponse à une augmentation importante de glucose et d’acides aminés dans le sang lorsque l’enfant est stressé. Cette hormone diminue l’activité digestive des intestins. Elle prolonge ainsi le temps pendant lequel les aliments vont pouvoir être absorbés au niveau intestinal ; ils vont rester plus longtemps disponibles pour fournir de l’énergie à l’organisme stressé. L’enfant surstimulé fait des réserves corporelles et psychiques pour affronter les épreuve violentes. Il lutte. Malheureusement ce mécanisme d’économie se double très souvent d’une constipation qui peut devenir opiniâtre avec les années.
La somatostatine inhibe la libération de l’hormone de croissance par l’hypophyse pendant le sommeil . Dans les cas extrêmes de violences faites à l’enfant, la croissance se ralentit et les cas de nanisme psychosocial sont encore trop fréquents.
A côté de ce ralentissement physiologique, la perte du mouvement de repli sur soi s’accompagne d’un défaut de concentration . Chaque stimulation trop forte provoque un éclatement psychique et physique chez l’enfant. Il tremble, frémit corporellement , est envahi d’une angoisse de morcellement ; le rassemblement de soi devient de plus en plus laborieux . Plus tard des troubles de la concentration pourront le gêner dans ses apprentissages cognitifs.
b – difficulté à traiter avec le dur de la vie et non accès à la détente
En quête de satisfactions douces et libératrices, l’enfant cherche à fuir ce qui est dur et difficile à intégrer. Tiré en arrière par le tonus trop fort des chaînes musculaires postérieures , l’enfant tente de se mettre debout très tôt mais comme il n’a pas eu le temps d’intégrer cette posture qui arrive trop précocement dans son développement, il l’intègre mal et ne s’enracine pas . Il débute souvent sa marche avec un varus des genoux (genoux en arc de cercle) ou un blocage des genoux en récurvatum et pose ses pieds sur les voûtes externes comme s’il ne voulait pas toucher le sol.
Tous les niveaux d’organisation de l’humain sont mis en cause notamment les niveaux de l’alimentation et du langage. Ce sont souvent des enfants qui préférent les aliments liquides ou les choses qui fondent. De nombreux enfants surstimulés sont en déglutition primaire, ce qui signifie qu’ils continuent à téter lorsqu’ils avalent. Ils ont une grande tension dans leurs joues et poussent la langue contre le palais. Les voûtes palatines trop creuses se forment à ce moment là . Dans un développement optimal, mâcher, utiliser ses dents, sa propre force, son énergie, c’est le début de penser la nourriture matérielle, affective, intellectuelle que donne autrui. C’est acquérir une autonomie et intégrer les frustrations comme les plaisirs, c’est penser autrui différent de soi dans ses aspects bénéfiques et dans ses aspects négatifs . Mais si les expériences précoces ont été trop douloureuses, l’enfant ne peut pas avaler et il rumine en gardant la nourriture très longtemps dans la bouche ou en rêvassant sans cesse. Le manque d’ancrage corporel et psychique s’accompagne d’une fuite dans l’imaginaire.
L’enfant abusé sensoriellement n’a que peu d’expériences de détente relationnelle. L’abandon de soi méconnu est dangereux car l’autre n’est pas intériorisé dans la confiance. Si l’enfant connaît la détente physiologique du sommeil , la détente relationnelle dans la sécurité est problématique. Le bébé a des difficultés à être consolé et en grandissant il restera dubitatif quant à l’aide procurée par autrui.
Toute frustration est vécue comme une attaque contre soi et comme une blessure. Dans une recherche d’une immédiateté, le seuil de tolérance à la frustration est très bas . Le temps est un adversaire redoutable et l’enfant ne supporte pas l’attente. La frustration n’est pas un passage difficile qui pourra se réparer mais un obstacle qui met en danger l’intégrité de sa personne. L’enfant vit un effondrement de soi au moindre manque. La frustration est également liée à l’absence. Le départ d’autrui est vécu comme un arrachement. Ces enfants abusés sensoriellement sont très sensibles à l’abandon et à la séparation. L’enfant peut vivre l’absence de la bonne mère comme sa disparition
c – la désorganisation des liens psychomoteurs et le défaut de coordination
L’organisation de la motricité et du psychisme de l’enfant est basée sur une équilibration permanente entre deux forces opposées ou d’une manière plus générale sur la dialectioque entre deux pôles opposés. Nous avons vu que l’enfant crispé intègre mal la symétrie , vit des déséquilibres dans ses expériences sensorielles. Si l’adulte peut se mobiliser, se contenir , se rassembler devant et surtout après une agression , le bébé et le jeune enfant en sont incapables car le corps n’est pas encore coordonné et fédéré par une tonicité unique.Chaque partie du corps devient une partie de soi souffrante, un fragment d’un soi qui perd toute possibilité de se rassembler et de se coordonner. Les parties de soi non investies affectivement fonctionnent sur un mode mécanique et s’ objectivisent. L’enfant se vit comme une mécanique s’observant de l’extérieur et il exprime très souvent cette sensation à travers les images de robot (lors de séances de psychothérapie).
Comme le manque et l’absence liés au dur de la vie ne sont pas élaborés, il y a un défaut de symbolisation. D’une part l’enfant n’a pas été interprété, nommé dans ce qu’il vivait, d’autre part, le pôle dur n’a pas été un analyseur valable des situations car l’alternance avec les sensations douces ne s’est pas produite. Les réactions hypertoniques font mal et elles n’ont pas pris de sens pour l’enfant. Or ce qui fait mal , sans sens , fait peur.La peur contracte et spasme les organes, elle tend les muscles. L’enfant se construit avec une difficulté à donner un sens aux choses nouvelles et imprévues. Par extension il a peur de tout ce qui est nouveau, imprévu, inhabituel. Il a peur de la maladie, il dramatise à l’extrême la moindre douleur . Un fond phobique s’installe et peut handicaper l’enfant dans ses relations sociales .
L’enfant éprouve de grandes difficultés à rassembler le bon et le mauvais .Pour lui le mauvais parent ne peut pas être en même temps le bon parent.Un clivage s’opère qui sépare les deux images.Les enfants violentés séparent toujours le mauvais père qui abuse , du papa qui est gentil. Le rassemblement de soi est empêché par ce non accès à l’ambivalence.
On observe également une fluidité tonique insuffisante dans les extrémités du corps et dans certaines zones sensibles comme le diaphragme , la nuque, le bassin.Certaines parties du corps peuvent s’anesthésier plus ou moins gravement, sortir du champ de la conscience et la porte aux somatisations s’ouvre alors.
La violence fait perdre les repères affectifs .La vie affective d’une enfant surstimulé peut devenir est un tourbillon impensable, où tout se mélange.Les différents niveaux d’organisation de l’humain, les tensions, les sensations, les affects, les images, l’imaginaire, le réel, sont intriqués les uns dans les autres, amalgamés car le processus de différenciation ne s’est pas mis en place. Il aurait fallu pour cela que le bébé ait la chance de vivre la découverte du monde et des humains dans la sécurité et la tendresse.
IV Conclusion
Nous pouvons tous reconnaître des éléments nous appartenant dans cette souffrance psychomotrice de l’enfant abusé sensoriellement. Et ceci est normal dans la mesure où nous avons tous vécu des surstimulations sensorielles générées par notre entourage par omission ou par excès ou par notre organisme. C’est le lot des humains de se construire avec ce qui nous a environné. Mais si nous ne pouvons pas éviter à l’enfant de vivre la douleur inhérente à la réalité , il nous est possible de lui éviter au maximum la souffrance psychique si nous lui procurons dans une relation stable et respectueuse , la considération, la protection, la reconnaissance, la réparation dont il a besoin pour traverser, prendre conscience et intégrer les choses dures de la vie .